Les 300 000
Nankin est aussi tristement célèbre pour le massacre qu'elle a connu en décembre 1937.
Le massacre de Nankin a commencé le 13 décembre 1937. Pendant six semaines, plus de 300 000 chinois ont été victimes de sévices perpétrés par l'armée japonaise. [...] Ce massacre prit la forme de fusillades collectives ou alors on ensevelissait les gens vivants. Les envahisseurs mitraillèrent des dizaines de milliers d'hommes, avec leurs fusils à baïonnettes, puis ils brûlèrent les cadavres pour détruire les preuves.
Ce massacre a été perpétré par l'armée japonaise tout comme les saccages, les incendies et les viols .Un tiers des bâtiments et de la fortune de Nankin a été réduit en cendre. Selon les conclusions du tribunal national d'après guerre, pendant cette période, 20 000 viols ont été commis. De petites filles d'une dizaine d'années aux femmes d'une soixante dizaines d'années, les nankinoises subirent les déshonneurs de l'amputation des seins ou du ventre. [...] Au total, plus de 300 000 compatriotes ont été victimes de violences.
En 1985, un mémorial a été construit en mémoire des 300 000 victimes de ce massacre. Nous y sommes allées et dès que l'on approche, on est dans l'ambiance : des statues jalonnent la file d'attente.
Le site est gratuit et on nous fait entrer par vagues. Lorsque notre tour arrive, un des gardiens nous fait signe de venir sur le côté pour indiquer sur un registre nos nationalités. On pénètre alors dans une cour immense, où l'on peut voir une partie de l'exposition extérieure :
et le chiffre 300 000 qui nous suivra tout au long de cette visite :
A l'intérieur du musée, aucune photo n'est autorisée (j'ai vraiment oublié, ai sorti mon appareil, ai fait une photo avec flash, me suis fait hurler dessus, la photo était floue, je le referai plus...).
Le mémorial permet de tout revivre de cette période. Vraiment tout. Les événements de la seconde guerre sino-japonaise, la bataille de Nankin, le massacre de Nankin, la fin de la guerre, les procès contre l'armée japonaise qui ont suivi. Le tout avec moult détail. Un important travail de recherche et de mémoire a été réalisé. On retrouve des objets ayant appartenus à des soldats japonais, des équipements militaires, des habitations sont reconstituées, des mini-films sont projetés. Dans un grand espace, on peut même voir des ossement conservés, comme sur un site archéologique.
Le pire de tout, ce sont les témoignages : les récits de viols, de tortures, des jeux cruels que les Japonais faisaient subir. On peut les lire, les entendre et les voir. Rien n'est épargné et on se sent mal même si on n'a rien fait. Alors imaginez un japonais...
C'est un mémorial immense, chargé d'émotions, où il y a beaucoup, beaucoup, (trop?) de détails à lire, à voir et qui, je l'avoue, m'a fatigué l'esprit au bout d'un moment et presque sapé le moral.
C'est, néanmoins, un travail historique et un devoir de mémoire collective compréhensibles et importants pour la population chinoise.